Clément Marot |
Ci-gît, qui est une grand'perte, En culetis la plus experte, Qu'on sut jamais trouver en France. C'est Alix, qui dès son enfance, Quand sa nourrice l'alletait, Dedans le berceau culetait ; Et de trois, jusques à neuf ans, Avec garçons, petits enfants, Allait toujours en quelque coin Culeter au grenier au foin. Et à dix ans tant fut culée, Qu'en culant fut dépucelée. Depuis grosse garce devint Et lors culetait plus que vingt. En après devint toute femme, Et inventa la bonne dame Mille tordions advenants Pour culeter à tous venants. Vrai est, quand plus n'eut dents en gueule, Qu'elle culeta toute seule. Mais afin que le monde vit Son grand savoir, elle écrivit Un beau livre de culetage, Pour ceux qui étaient en grand âge, Et un autre de culetis Pour ceux qui étaient plus petits. Ces livres fit en s'ébatant, Et puis mourut en culetant. Encor dit-on, par grand'merveille, Que si on veut mettre l'oreille Contre sa tombe et s'arrêter, On orra ses os culeter. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Clément Marot (1496 - 1544) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Clément Marot | |||||||||
BiographieClément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo ChronologieÉvénements historiquesOrientation bibliographique |
|||||||||