Clément Marot |
En m'ébattant je fais rondeaux en rime, Et en rimant bien souvent je m'enrime ; Bref, c'est pitié d'entre nous rimailleurs. Car vous trouvez assez de rime ailleurs, Et quand vous plaît, mieux que moi, rimassez Des biens avez et de la rime assez : Mais moi, à tout ma rime et ma rimaille, Je ne soutiens, dont je suis marri, maille. Or ce me dit, un jour, quelque rimart : Viens ça, Marot, trouves-tu en rime art Qui serve aux gens, toi qui as rimasse ? Oui vraiment, réponds-je, Henri Macé ; Car vois-tu bien, la personne rimante Qui au jardin de son sens la rime ente, Si elle n'a des biens en rimoyant, Elle prendra plaisir en rime oyant ; Et m'est avis que, si je ne rimois, Mon pauvre corps ne serait nourri mois, Ni demi jour : car la moindre rimette C'est le plaisir, où faut que mon ris mette Si vous supplie qu'à ce jeune rimeur Fassiez avoir un jour par sa rime heur Afin qu'on die, en prose ou en rimant : « Ce rimailleur qui s'allait enrimant Tant rimassa, rima et rimonna Qu'il a connu quel bien par rime on a. » |
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Clément Marot (1496 - 1544) |
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Portrait de Clément Marot | |||||||||
BiographieClément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo ChronologieÉvénements historiquesOrientation bibliographique |
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