Clément Marot |
En ce propos grandement travaillai Jusqucs à tant qu'en sursaut m'éveillai, Un peu devant qu'Aurora, la fourrière Du clair Phcbus , commençât mettre arrière L'obscurité nocturne sans séjour, Pour éclaircir la belle aube du jour. Si me souvint tout à coup de mon songe, Dont la plupart n'est fable ne mensonge. A tout le moins pas ne fut mensonger Le Bon Espoir, qui vint à mon songer : Car vérité fit en lui apparaître Par les vertus qu'en vous il disait être. Or ai-je fait au vueil du dieu Mercure, Or ai-je pris la hardiesse et cure De vous écrire à mon petit pouvoir, Me confiant aux paroles d'Espoir, Le bon vieillard, vrai confort des craintifs, A droit nommé repaisseur des chétifs, Car repu m'a toujours sous bonne entente En la forêt nommée Longue Attente : Voire et encor de m'y tenir s'attend, Si votre grâce envers moi ne s'étend. Parquoi convient qu'en espérant je vive, Et qu'en vivant tristesse me poursuive. Ainsi je suis poursui, et poursuivant D'être le moindre et plus petit servant De votre hôtel (magnanime Princesse) ; Ayant espoir que la vôtre noblesse Me recevra, non pour aucune chose Qui soit en moi pour vous servir enclose; Non pour prier, requête ou rhétorique, Mais pour l'amour de votre Frère unique, Roi des Français, qui à l'heure présente Vers vous m'envoie, et à vous me présente De par Pothon l, gentihomme honorable. En me prenant, Princesse vénérable, Dire pourrai, que la nef opportune Aura tiré de la mer d'infortune, Maulgré les vents, jusque en l'île d'Honneur Le pèlerin exempté de bonheur; Et si aurai par un ardent désir Cour et raison de prendre tout plaisir A éveiller mes esperits indignes De vous servir, pour faire ouvres condignes, Tels qu'il plaira à vous, très haute Dame, Les commander ; priant de cour et d'âme Dieu tout puissant, de tous humains le Père, Vous maintenir en fortune prospère, Et dans cent ans prendre l'âme à merci, Partant du corps sans douleur ne souci. |
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Clément Marot (1496 - 1544) |
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Portrait de Clément Marot | |||||||||
BiographieClément Marot naquit à Cahors en 1496. Son père, grand poète rhétoriqueur, avait été le protégé d'Anne de Bretagne , femme de Louis XII. Page dès 1515, il se mêle à la joyeuse confrérie des Clercs de la Basoche, compose en 1515 le poème allégorique le Temple de Cupido et devient valet de chambre et secrétaire de Marguerite, duchesse d'Alençon, sour du roi. Il rencontre chez elle des penseurs réfo ChronologieÉvénements historiquesOrientation bibliographique |
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