Germain Nouveau |
Je m'adresse à tout l'Univers, Après David. le roi psalmiste. Oui, Madame, en ces quelques vers. Je m'adresse à tout l'Univers. Sur les continents et les mers. Si tant est qu'un athée existe, C'est moi, dis-je. à tout l'Univers, Après David, le roi psalmiste. Je me fous bien de tous vos dieux, Ils sont jolis, s'ils vous ressemblent. Et bons à foutre dans les lieux. Je me fous bien de tous vos dieux, Je me fous même du bon vieux. L'unique, devant qui tous tremblent ; Je me fous bien de ious vos dieux. Ils sont jolis, s'ils vous ressemblent. Je ris du Dieu des bonnes gens S'il en est encor par le monde ; Avec les gens intelligents, Je ris du Dieu des bonnes gens. Sacré Dieu ! Quels airs indulgents ! Quel gros cul, quelle panse ronde ! Mais... pour les seules bonnes gens, S'il en est encor par le monde. Je me fous aussi de celui Des grands philosophes, très drôles, Qui parfois se prennent pour lui. Je me fous aussi de celui Dont l'incommensurable ennui Voudrait peser sur nos épaules. Je me fous aussi de celui Des grands philosophes, très drôles. Je plains fort, vous entendez bien, Tout homme qui dit : Dieu, sur terre, Indou, musulman ou chrétien, Je le plains, vous entendez bien ; le déiste aussi, qui n'est rien Dans l'église ou le phalanstère. Je plains fort, vous entendez bien, Tout homme qui dit : Dieu, sur terre. Je suis comme le vieux Blanqui, Je dis aussi : « Ni Dieu ni maître. » Ni maîtresse... c'est riquiqui. Je suis comme le vieux Blanqui. Je me fous de n'importe qui. Je jette tout par la fenêtre, Et je me fous bien de Blanqui, Comme de son « Ni Dieu ni maître. » Je n'en ai qu'un, mais assez bon, Nom de Dieu ! pour que je Fécule. Votre vrai Dieu, Dieu sans... rayon. Je n'en ai qu'un, mais assez bon : Le monde entier, ce grand capon. Vil dans la peur de sa férule. Je n'en ai qu'un, mais assez bon, Nom de Dieu ! pour que je l'écule. L'un ou l'autre mot m'est égal, Si mon langage est clair, Madame. Etre clair c'est le principal. L'un ou l'autre mot m'est égal. Mais l'autre était grossier pas mal, Et... j'ai le respect de la femme. L'un ou l'autre mot m'est égal, Si mon langage est clair, Madame. |
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Germain Nouveau (1851 - 1920) |
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Portrait de Germain Nouveau | |||||||||
Biographie / OuvresIl est l'aîné des 4 enfants de Félicien Nouveau (1826-1884) et de Marie Silvy (1832-1858). Germain Nouveau perd sa mère alors qu'il n'a que sept ans. Il est élevé par son grand-père. Après une enfance à Aix-en-Provence et des études qu'il effectue au petit séminaire, pensant même à embrasser la prêtrise, et après une année d'enseignement au lycée de Marseille en 1871-1872, Nouveau Chronologie |
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