Henri Michaux |
On reçoit on reçoit on a l'enchantement de recevoir de secrètement sans fin l'Impalpable recevoir JOUR DE NAISSANCE DE L'ILLIMITATION Un autre Monde m'accepte m'agrée m'absorbe m'absout Armistice des passions Des bancs de clarté souterrainement souverainement L'émanation d'exister l'agrandissement d'exister le promontoire, l'impétuosité d'exister Je suis à l'arrivée de la plénitude L'instant est plus que l'être L'être est plus que les êtres et tous les êtres sont infinis J'assiste à l'invasion qui est une évasion Temps mobile à plusieurs étages ascendants, panoramiques Un invisible véhicule m'emporte Résonance Résonance de toutes parts Présences J'entends des mots qui prophétisent à haute voix Parcours Parcours sur un fil La lenteur de la conscience lutte contre la vitesse d'inconscience Démis des sens Pris par l'essence Une conscience en cercle sur ma conscience se pose se superpose J'existe en double Entre les lignes de l'Univers un microbe est pris Éboulements éboulements indéterminés Visionnaire par extension par limpidité par surcroît Les mots relus dans les flammes et la relégation s'étendent s'étendent vastes, sacrés, solennels en lumières violentes en bourgeonnements Infini Infini qui n'intimide plus Je lis Je vois je parcours l'évangile des cieux ouverts Lumière Je viens J'habite la lumière Souleveuses impuissances Accès à Tout ... à s'y méprendre Miséricorde par ondulations Miracles dans un miracle Ondes me propagent indéfiniment me prolongent Mosaïques du plus petit du plus en plus petit du plus humble du plus subdivisé Colloïde Des moments crient Trompettes assurément longues L'édifice plie j'avais des jambes autrefois La main aussi se détache Des mots interviennent pour me traverser Je saute d'une clairvoyance dans une autre clairvoyance Tremblement au-dedans des éléments Mon cour voudrait prendre le large L'or de l'ininterruption s'amasse Afflux Afflux des unifiants Affluence l'Un enfin en foule resté seul, incluant tout l'Un Rédemption Le monde entre en vibration avec le sentiment de l'Indicible Le solide, le dur, le construit est troublé par le léger, l'impalpable L'Impérissable déplace, dément le mortel Le Sublime éponge, dévaste le commun Le Sublime hors du sanctuaire Oscillant dans l'immense l'écho où réside l'être au-delà de l'être Calme Recherche Une comparaison fouille pour moi J'avance pour la continuation pour la perpétuation Des portes font le guet De forts rideaux de pression Progression d'abandons A nouveau la cohérence se desserre Circonstanciel devient centre A contretemps un trou noir... la poitrine se détache De beaucoup à nouveau me déleste Un son vient de l'ombre aussitôt forme une sphère une grange un groupe une armada un univers d'Univers dégrisé totalement dégrisé de l'habituel contredit contredisant contradictoire lié délié étouffé éclatant proclamé oblitéré en brèche nulle part unique cent mille perdu partout je ne lutte plus je m'amalgame L'infini est une région S'y diriger Cela en quoi le mal se manifeste Cela en quoi le bien se manifeste... D'un coup un voile fait des milliers de voiles de l'opacité, de l'opposition des créatures est écarté Bivouac en plein ciel Plus de demain Plus de missions Je n'ai pas d'origine Je ne me rappelle plus mes épaules Où donc le dispositif pour vouloir ? Rien Seulement Rien « Rien » s'élève du naufrage Plus grand qu'un temple plus pur qu'un dieu « Rien » suffit frappant le reste d'insignifiance d'une inouïe, invraisemblable pacifiante insignifiance Bénédiction par le « Rien » pour l'éternité Rien réjouissant le cour distribué à tous Par-dessus effaçant tout Unité Totalement Tous les êtres le règne de l'existence commun à tous Magnifique ! La grande flaque de l'intelligence étendue sur le monde inerte apaisée sans compétition sans griffes sans ambition embrassant embrassé Perdus les outils retrouvée la semence Le comble le comble m'appelle seulement le comble Universels bras qui tiennent tout enlacé Univers donné donné par dépouillement Ablation Oblation Instruit invisiblement Un lieu est donné quand tous les lieux sont retirés A personne pour nulle chose on ne pourrait plus porter envie Tourbillons endormis le joyau reste Saisie, dessaisies Envahissante Bousculante félicité qui veut toute la place élémentaire éliminatrice Fini le parcours des prétextes La flèche part dès qu'il y a oubli Le privilège de vivre inouï dilaté vacant suspendu dans le temps L'Arbre de la Science Omniscience en toutes les consciences percevant le perpétuel... |
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Henri Michaux (1899 - 1984) |
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Portrait de Henri Michaux | |||||||||
BibliographieEn 1922, lors de son séjour à l'hôpital consécutif à ces problèmes cardiaques, il découvre Lautréamont, dont l'oeuvre lui donne la liberté et l'étincelle créative pour écrire ses propres poèmes. « Cas de folie circulaire », fut son premier poème publié en 1922 dans la revue littéraire Le Disque Vert, dirigée par Franz Hellens. Celui-ci, fervent amateur de Michaux, ira jusqu'à le nommer co-directeu Ouvres d'henri michauxHenri Michaux (Namur, 24 mai 1899 - Paris, 19 octobre 1984) est un écrivain, poète et peintre d'origine belge d'expression française naturalisé français en 1955. Son ouvre est souvent rattachée au courant surréaliste, même s'il n'a pas fait partie du mouvement. BiographieNé le 24 mai 1899 à Namur, Henri Michaux arrive en 1924 à Paris où il côtoie les peintres surréalistes et se lie d'amitié avec Jules Supervielle et le peintre Zao Wou KI. Après avoir longuement voyagé de 1927 à 1937 en Asie et en Amérique du Sud, il se retire dans le Midi durant la guerre. Il est mort à Paris le 19 octobre 1984. Si la mescaline est en grande partie à l'origine de son ouvre pictura |
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