Jules Laforgue |
Automne, automne, adieux de l'Adieu ! La tisane bout, noyant mon feux ; Le vent s'époumonne A reverdir la bûche où mon grand cour tisonne. Est-il de vrais yeux ? Nulle ne songe à m'aimer un peu. Milieux aptères, Ou sans divans ; Regards levants, Deuils solitaires, Vers des Sectaires ! Le vent, la pluie, oh ! le vent, la pluie ! Antigone, écartez mon rideau ; Cet ex-ciel tout suie, Fond-il decrescendo, statu quo, crescendo ? Le vent qui s'ennuie, Retourne-t-il bien les parapluies ? Amours, gibiers ! Aux jours de givre. Rêver sans livre, Dans les terriers Chauds de fumiers ! Plages, chemins de fer, ciels, bois morts. Bateaux croupis dans les feuilles d'or. Le quart aux étoiles, Paris grasseyant par chic aux prises de voiles : De trop poignants cors M'ont hallalisé ces chers décors. Meurtres, alertes, Rêves ingrats ! En croix, les bras ; Roses ouvertes, Divines pertes ! Le soleil mort, tout nous abandonne. Il se crut incompris. Qu'il est loin ! Vent pauvre, aiguillonne Ces convois de martyrs se prenant à témoins ! La terre, si bonne. S'en va, pour sûr, passer cet automne. Nuits sous-marines ! Pourpres forêts. Torrents de frais. Bancs en gésines, Tout s'illumine ! - Allons, fumons une pipette de tabac, En feuilletant un de ces si vieux almanachs. En rêvant de la petite qui unirait Aux charmes de l'oillet ceux du chardonneret. |
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Jules Laforgue (1860 - 1887) |
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Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
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