Jules Laforgue |
Le long d'un ciel crépusculâtre, Une cloche angéluse en paix l'air exilescent et marâtre Qui ne pardonnera jamais. Paissant des débris de vaisselle, Là-bas, au talus des remparts. Se profile une haridelle Convalescente ; il se fait tard. Qui m'aima jamais ? Je m'entête Sur ce refrain bien impuissant, Sans songer que je suis bien bête De me faire du mauvais sang. Je possède un propre physique, Un cour d'enfant bien élevé, Et pour un cerveau magnifique Le mien n'est pas mal, vous savez. Eh bien, ayant pleuré 1 Histoire, J'ai voulu vivre un brin heureux ; C'était trop demander, faut croire ; J'avais l'air de parler hébreux. Ah ! tiens, mon cour, de grâce, laisse ! Lorsque j'y songe, en vérité. J'en ai des sueurs de faiblesse, À choir dans la malpropreté. Le cour me piaffe de génie Eperdument pourtant, mon Dieu ! Et si quelqu'une veut ma vie. Moi je ne demande pas mieux ! Eh va, pauvre âme véhémente ! Plonge, être, en leurs Jourdains blasés. Deux frictions de vie courante T'auront bien vite exorcisé. Hélas, qui peut m'en répondre ! Tenez, peut-être savez-vous Ce que c'est qu'une âme hypocondre ? J'en suis une dans les prix doux. Ô Hélène, j'erre en ma chambre ; Et tandis que tu prends le thé, Là-bas dans l'or d'un fier septembre, Je frissonne de tous mes membres. En m'inquiétant de ta santé. Tandis que, d'un autre côté... |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jules Laforgue (1860 - 1887) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
|||||||||