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Jules Laforgue



Complainte des pubertés difficiles - Poéme


Poéme / Poémes d'Jules Laforgue





Un éléphant de
Jade, oeil mi-clos souriant.
Méditait sous la riche éternelle pendule,
Bon bouddha d'exilé qui trouve ridicule
Qu'on pleure vers les
Nils des couchants d'Orient,
Quand bave notre crépuscule.

Mais, sot
Eden de
Florian,
En un vase de
Sèvres où de fins bergers fades
S'offrent des bouquets bleus et des moutons frisés,
Un oillet expirait ses pubères baisers
Sous la trompe sans flair de l'éléphant de
Jade.

A ces bergers peints de pommade
Dans le lait, à ce couple impuissant d'opéra
Transi jusqu'au trépas en la pâte de
Sèvres,
Un gros petit dieu
Pan venu de
Tanagra
Tendait ses bras tout inconscients et ses lèvres.

Sourds aux vanités de
Paris,
Les lauriers fanés des tentures.
Les mascarons d'or des lambris,
Les bouquins aux pâles reliures
Tournoyaient par la pièce obscure.
Chantant, sans orgueil, sans mépris : «
Tout est frais dès qu'on veut comprendre la
Nature. »



Mais lui, cabré devant ces soirs accoutumés,
Où montait la gaîté des enfants de son âge,
Seul au balcon, disait, les yeux brûlés de rages : «
J'ai du génie, enfin : nulle ne veut m'aimer ! »

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Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

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