Jules Laforgue |
Je fais la cour à ma Destinée; Et demande : « Est-ce pour cette année ? » Je la prends par la douceur, en Sage, Tout aux arts, au bon cour, aux voyages.... Et vais m'arlequinant des défroques Des plus grands penseurs de chaque époque.... Et saigne! en jurant que je me blinde Des rites végétatifs de l'Inde..... Et suis digne, allez, d'un mausolée En pleine future Galilée ! De la meilleure grâce du monde, Donc, j'attends que l'Amour me réponde.... Ah! tu sais que Nul ne se dérange. Et que, ma foi, vouloir faire l'ange.... Je ferai l'ange ! Oh ! va, Destinée, Ta nuit ne m'irait pas chiffonnée ! Passe! et grâce pour ma jobardise... Mais, du moins, laisse que je te dise. Nos livres bons, entends-tu, nos livres Seuls, te font ces yeux fous de Survivre Qui vers ta Matrice après déchaînent Les héros du viol et du sans-gêne. Adieu. Noble et lent, vais me remettre À la culture des Belles-Lettres. |
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Jules Laforgue (1860 - 1887) |
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Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
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