wikipoemes
paul-verlaine

Paul Verlaine

alain-bosquet

Alain Bosquet

jules-laforgue

Jules Laforgue

jacques-prevert

Jacques Prévert

pierre-reverdy

Pierre Reverdy

max-jacob

Max Jacob

clement-marot

Clément Marot

aime-cesaire

Aimé Césaire

henri-michaux

Henri Michaux

victor-hugo

Victor Hugo

robert-desnos

Robert Desnos

blaise-cendrars

Blaise Cendrars

rene-char

René Char

charles-baudelaire

Charles Baudelaire

georges-mogin

Georges Mogin

andree-chedid

Andrée Chedid

guillaume-apollinaire

Guillaume Apollinaire

Louis Aragon

arthur-rimbaud

Arthur Rimbaud

francis-jammes

Francis Jammes


Devenir membre
 
 
auteurs essais
 

Jules Laforgue



La chatte métamorphosée en femme - Fable


Fable / Poémes d'Jules Laforgue





Un
Homme chérissoit éperdument sa
Chatte;
Il la trouvoit mignonne, et belle, et délicate,

Qui miauloit d'un ton fort doux :

Il étoit plus fou que les fous.
Cet homme donc, par prières, par larmes,

Par sortilèges et par charmes,

Fait tant qu'il obtient du
Destin

Que sa
Chatte, en un beau matin.

Devient femme; et le matin même,

Maître sot en fait sa moitié.

Le voilà fou d'amour extrême,



De fou qu'il étoit d'amitié.

Jamais la dame la plus belle

Ne charma tant son favori

Que fait cette épouse nouvelle

Son hypocondre de mari.

Il l'amadoue; elle le flatte :

Il n'y trouve plus rien de chatte;

Et, poussant l'erreur jusqu'au bout,

La croit femme en tout et partout :
Lorsque quelques souris qui rongeoient de la natte
Troublèrent le plaisir des nouveaux mariés.

Aussitôt la femme est sur pieds.

Elle manqua son aventure.
Souris de revenir, femme d'être en posture :
Pour cette fois elle accourut à point;

Car ayant changé de figure,

Les souris ne la craignoient point.

Ce lui fut toujours une amorce,
Tant le naturel a de force.
Il se moque de tout, certain âge accompli.
Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli.
En vain de son train ordinaire
On le veut désaccoutumer :
Quelque chose qu'on puisse faire,
On ne sauroit le réformer.
Coups de fourche ni d'étrivières
Ne lui font changer de manières;
Et fussiez-vous embàtonnés.
Jamais vous n'en serez les maîtres.
Qu'on lui ferme la porte au nez,
Il reviendra par les fenêtres.

Contact - Membres - Conditions d'utilisation

© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.

Jules Laforgue
(1860 - 1887)
 
  Jules Laforgue - Portrait  
 
Portrait de Jules Laforgue

Biographie jules laforgue

«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè

Orientation bibliographique / Ouvres

L'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit

mobile-img