Jules Laforgue |
Ô saisons d'Ossian, ô vent de province, Je mourrais encor pour peu que t'y tinsses Mais ce serait de la démence Oh ! je suis blasée Sur toute rosée Le toit est crevé, l'averse qui passe En évier public change ma paillasse. Il est temps que ça cesse Les gens d'en bas Et les voisins qui se plaignent Que leur plafond déteigne Oh ! Louis m'a promis, car je suis nubile De me faire voir Paris la grand ville Un matin de la saison nouvelle Oh ! mère qu'il me tarde D'avoir là ma mansarde... Des Edens dit-il, des belles musiques Où des planches anatomiques passent... Tout en faisant la noce Et des sénats de ventriloques Dansons la farandole Louis n'a qu'une parole Et puis comment veut-on que je précise Dès que j'ouvre l'oil tout me terrorise. Moi j'ai que l'extase, l'extase Tiens, qui fait ce vacarme ?... Ah ! ciel le beau gendarme Qui entr' par la lucarne. Taïaut ! taïaut ! A l'échafaud ! Et puis on lui a guillotiné son cou. Et ça n'a pas semblé l'affecter beaucoup (de ce que ça n'ait pas plus affecté sa fille) Mais son ami Louis ça lui a fait tant de peine Qu'il s'a du pont des Arts jeté à la Seine Mais un grand chien tcrr' neuve L'a retiré du fleuve Or justement passait par là La marquise de Tralala, Qui lui a offert sa main D'un air républicain. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jules Laforgue (1860 - 1887) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
|||||||||