Jules Laforgue |
Le premier qui vit un Chameau S'enfuit à cet objet nouveau; Le second approcha; le troisième osa faire Un licou pour le Dromadaire. L'accoutumance ainsi nous rend tout familier : Ce qui nous paroissoit terrible et singulier S'apprivoise avec notre vue Quand ce vient à la continue Et puisque nous voici tombés sur ce sujet, On avoit mis des gens au guet. Qui voyant sur les eaux de loin certain objet, Ne purent s'empêcher de dire Que c'étoit un puissant navire. Quelques moments après, l'objet devint brûlot. Et puis nacelle, et puis ballot, Enfin bâtons flottants sur l'onde. J'en sais beaucoup de par le monde A qui ceci conviendroit bien : De loin, c'est quelque chose; et de près, ce n'est rien. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jules Laforgue (1860 - 1887) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
|||||||||