Jules Laforgue |
Par des voux importuns nous fatiguons les Dieux, Souvent pour des sujets même indignes des hommes : Il semble que le Ciel sur tous tant que nous sommes Soit obligé d'avoir incessamment les yeux. Et que le plus petit de la race mortelle, A chaque pas qu'il fait, à chaque bagatelle, Doive intriguer l'Olympe et tous ses citoyens, Comme s'il s'agissoit des Grecs et des Troyens. Un Sot par une Puce eut l'épaule mordue; Dans les plis de ses draps elle alla se loger. « Hercule, ce dit-il, tu devois bien purger La terre de cette hydre au printemps revenue. Que fais-tu, Jupiter, que du haut de la nue Tu n'en perdes la race afin de me venger? » Pour tuer une puce, il vouloit obliger Ces Dieux à lui prêter leur foudre et leur massue. |
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Jules Laforgue (1860 - 1887) |
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Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
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