Jules Laforgue |
Le blanc soleil de juin amollit les trottoirs. Sur mon lit, seul, prostré comme en ma sépulture (Close de rideaux blancs, ouvre d'une main pure), Je râle doucement aux extases des soirs. Un relent énervant expire d'un mouchoir Et promène sur mes lèvres sa chevelure Et comme un piano voisin rêve en mesure, Je tournoie au concert rythmé des encensoirs. Tout est un songe. Oh! viens, corps soyeux que j'adore, Fondons-nous, et sans but, plus oublieux encore; Et tiédis longuement ainsi mes yeux fermés. Depuis l'éternité, croyez-le bien, Madame, L'Archet qui sur nos nefs pince ses tristes gammes Appelait pour ce jour nos atomes charmés. |
Contact - Membres - Conditions d'utilisation
© WikiPoemes - Droits de reproduction et de diffusion réservés.
Jules Laforgue (1860 - 1887) |
|||||||||
|
|||||||||
Portrait de Jules Laforgue | |||||||||
Biographie jules laforgue«Pendant une période de vie très modeste dans sa famille, vie devenue dure avec les soucis d'argent, Jules Laforgue, né à Montevideo, en 1860, sentit s'éveiller son esprit aux chefs-d'ouvres des Musées de Paris et aux longues lectures dans le jardin du Luxembourg; il aima d'abord Taine, Renan, Huysmans, puis alla vers Bourget, dont l'analyse inquiète et naïve l'attirait. Son ambition de la vingtiè Orientation bibliographique / OuvresL'art de Laforgue occupe une place unique dans la poésie française. En effet, on retrouve chez lui une fusion rare entre l'expression de la mélancolie la plus vive et un ton ironique, parfois trivial (comme dans La Chanson du petit hypertrophique) qui, sous d'autres plumes, serait tombé dans le prosaïsme. Parfois aussi, lorsque Laforgue évoque des sujets aussi graves que la question du libre arbit |
|||||||||