Max Jacob |
Empire et Paradis bien tardif à te rendre où les morts enroulés de leurs sites si tendres robustes comme étaient les saints de nos aïeux sont de vieux criminels nettoyés par le feu. Empire et Paradis bien tardif à te rendre si tu es défendu par les anges douaniers voici mes droits d'octroi et voici mes deniers, pour dévider chez toi le mal qui recroqueville : tant d'humiliations d'un doux habit m'habillent tombant de haut, tombant sur mes patientes mains ! Vois ce qui jusqu'au noir a brûlé mes paupières, car je reviens, très las, des serpents de la terre : un autre Purgatoire a-t-il d'autres burins ? Si ton mur de défense est couronne d'épines mon cou y passera comme à la guillotine. Enflez, Jésus, un ciel nouveau et que j'étrenne le nouveau pont et l'Arbre dont vous êtes la Graine. Et maintenant certes je sais l'Irrécusable ! Ta clef fait peur : c'est moins qu'un mot : une syllabe Je cherche avec les yeux les Donneurs de la Science rassasiés par la sublime Quintessence et leurs troupes veinées d'une pâleur auguste errant dans le silence oublieux des arbustes. Un blanc marronnier plantureux s'étale et pense anciens désirs, ô plantes, et dont la fleur exulte ; la fontaine s'apaise, ivre de son tumulte et la troupe des mages et des blonds Archimèdes des Apollons chrétiens et des saints Ganymèdes mène dans le silence d'un éternel matin ce qui les possède et qui déjà me défriche. Le génie brille aux yeux des cerfs, au front des biches un lasso de rubans brille au cou du jaguar et les lions sont coquets et doux comme l'ivoire Autant Votre Indéterminé Amour pour moi tient bon autant le mien s'avance respectueux de vos balcons. Sans doute les princesses étaient Dieu dans vos salles l'impériale identité du pays est la Face du Roi Votre Indéterminé Amour tiendra toujours pour moi. Mais voici revenu ce bas monde Hottentot Ah ! plaise à Vous qu'il ne m'atteigne. Ce monde est comme une châtaigne une armoire à battants mi-clos sur certain noir. C'est un espoir déçu par chaque lendemain ! Que je sois à Quimper, Saint-Benoît ou Paris Un doux habit d'humiliation m'habille. Il retombe de haut sur mes patientes mains ! |
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Max Jacob (1876 - 1944) |
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Portrait de Max Jacob | |||||||||
Orientation bibliographique / Ouvres1903 Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904. BiographieIl passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani. Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur La vie et l'Ouvre de max jacobChronologie |
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