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Max Jacob



Fables - Poéme


Poéme / Poémes d'Max Jacob





I



Il avait mis son amour dans sa maison

Son capital d'amour était placé sur sa maison :

Il avait tendu sa maison avec des étoffes,

A voir ses cadres et ses tapis son oil se réchauffe.

Il a mis des livres sur des étagères.

Il ne les lit pas, mais c'est une décoration légère.

Le dimanche, il y a toujours une petite réparation à faire

La boîte sculptée de l'horloge, le pied du vieux secrétaire.

Un jour un voisin prouve devant les juges
Que la maison est à lui-même, on la lui adjuge.

Tout le monde vous dira qu'il avait un caractère d'ange,
Mais, depuis ce temps-là, il a beaucoup changé.

Il croit que l'univers est composé de voleurs.
Il malmène sa bonne, sa femme et sa belle-sour.



Mes diamants sont les étoiles,
Mon domaine est le sous-bois,
Toute la terre est mon patrimoine,
Tout ce qui est bleu, tout ce qui verdoie.

Tu peux bien venir,
Hérode
Avec tes soldats
Tes juges, tes voïvodes
Menés par
Judas !



II



Elle arriva chez un vieillard

Qui ne lui donnait pas un liard.

Elle arriva chez une aimée

Qui dansait doux toute l'année.

La lumière dansait aussi

Qui nous unit grands et petits.

Elle arriva chez un patron

Où les enfants tournaient en rond :

«
Fais réciter le catéchisme

Et frictionne mes rhumatismes ! »

Elle arriva dans un jardin

Où l'on bêchait soir et matin.

Voici la mer ! villas et roches

«
Ma fille ! prends brouette et pioche ! »

Elle arriva dans un palais

«
Marie ! prenez votre balai ! »

Elle arriva dans un hôtel

«
Vous avez oublié le sel ! »

Elle arriva dans un salon

«
Epluchez l'oseille et l'oignon ! »

Elle arriva chez un bon prêtre.

«
Ne restez pas à la fenêtre ! »

Elle arrive chez son enfant

Un soir elle en sortit pleurant.

Or, elle arrive au cimetière : «
Prenez-moi donc, ô pauvre terre
Qui cachez toutes nos misères ! »
Terre ! prenez-moi donc aussi,
Ce jour-là, je dirai « merci ! »



-
Il y a un dièze plus haut que la mer-

-
Vous faites des bulles de savon ?

-
Non ! je jouai de la flûte

-
Avez-vous vu des esprits, le diable ou quelque créature de myopes ?

-
J'ai cru une nuit que je voyais le diable, mais c'était les voitures d'un vidangeur.

Une autre fois, c'était les grandes lettres qui feront la manchette d'un journal.

-
Je vous donnerai un miroir encadré dans des perles fines du plus bel orient avec le reposoir de la main en corail et perles.

-
J'exécute le dièze.
C'est apocryphe et affreux.
A jamais pour toujours.

Je quitte mes amours
Misso
Longhi



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Max Jacob
(1876 - 1944)
 
  Max Jacob - Portrait  
 
Portrait de Max Jacob

Orientation bibliographique / Ouvres

1903
Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904.

Biographie

Il passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani.

Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur

La vie et l'Ouvre de max jacob


Chronologie


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