Max Jacob |
Les Phares de la Meuse Sont des chats escobars Dans la nuit fabuleuse Pour les joueurs de l'Escaut-Bar. Je rôde aux tables de bridge Par croupiers et books liés Tu brilles là-bas au Claridge Près d'un mari bouclier. Ton obsédante effigie Cette auréole de mon cour Cuit aux lances des bougies Tenues par les serviteurs. Régine, Pallas, Ogiste Dames de transsubstantiation Vous m'êtes les portraits cavistes De celle dont je me morfonds. Vos couronnes, chicots dentaires Sont les carrefours de l'amour. Qu'on me rende la Vierge Mère ! Je suis vide et noir comme un four. Roi, cadavre à la couronne Le joueur amoureux c'est moi. J'ai pitié de mes vers à soie Nourris de trop de riches consonnes. Toi, vieille face, ô nature La nuit racine, ailleurs fleuron, Détourne un instant la figure Et tu te retrouves Endymion. Si bas que soit ton coffre ouvert Tes vies brillantes à l'enfer Un ange a les clefs de la place Endymion n'est plus mais la Grâce. L'auteur imprimé de poèmes Dédie (ô délicac présent) A maints noms et prénoms de gens Le produit de ses pensées blêmes. Pour qui tant de rimes infâmes ? Quel est ce généralissime Que tu veux honorer de rimes ? Dis-moi donc quelles sont ces dames ? Chantre de nos races bourgeoises Dans ta villa des bords de l'Oise. Pour qui c'est-il que tu dégoises ? Ce n'est pas pour les sauvagesses Des zones Saint-Ouen ou Gonesse Ni pour celles dont on se gausse Concierges d'une ferme en Beauce Et ce n'est pas pour les grandesses De quelque dame Patronesse Car hélas ! il n'est plus de reines Pour donner au luth les étrennes Ni de rois que l'on morigène. Dis-moi, poète et charmant page De qui ces noms en haut des pages Et quelle approbation tu brigues Dis-le moi, car cela m'intrigue. |
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Max Jacob (1876 - 1944) |
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Portrait de Max Jacob | |||||||||
Orientation bibliographique / Ouvres1903 Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904. BiographieIl passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani. Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur La vie et l'Ouvre de max jacobChronologie |
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