Max Jacob |
Le fleuve est recourbé comme ta hanche, ô pin ! La ville aux pieds tranquilles devant le fleuve grouille et mange. L'eau biaise aux pieds tranquilles des ponts, des arches de ponts, des îles. Ainsi va le temps ! et devant le ciel ! Ainsi va le ciel au-dessus des temps. Ainsi vas-tu, ainsi, fleuve cicatriciel. Ainsi vont mes amours souffrants. Mais les joies des bateaux, fourrure de la hanse aux nues donnent audience. Jadis un bois de pins réchauffait la colline. Un jour, les pins laissant traînasser leurs crépines sur les toits de la ville sont descendus et les racines de leur feuillage ardent chevauchaient des gradins. Les arbres dévêtus rangés le long des berges sont devenus les mâts, les haubans et les vergues. Amour ! la joie d'aimer c'est comme les bateaux sur le cour de l'eau cicatrisée par un râteau. Si les mâts sont en croix, les mâts montrent là-haut et j'aperçois du fond de mon cercueil ton front lourd et le sourire fin de ton oil. |
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Max Jacob (1876 - 1944) |
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Portrait de Max Jacob | |||||||||
Orientation bibliographique / Ouvres1903 Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904. BiographieIl passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani. Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur La vie et l'Ouvre de max jacobChronologie |
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