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Max Jacob



Marine - Poéme


Poéme / Poémes d'Max Jacob





La mer défait les couronnes d'argent

que bâtissent ses folies.

Mes enseignes à l'occident

sont tous les rochers de ma vie.

Tant de jambes !
Aucune tête

si ce n'est
Dieu où je m'entête.

La mer dérange mes glaçons

ou les arrange à sa façon.

Mes miroirs ont vingt sortes d'hommes

même un gros géant flatueux

qui ne dit pas comme il se nomme.

Je n'ai pas suivi mes cercueils.

Ronde de nuit, lors des sabbats

je fuis les astres qui m'inculpent

remords, échos de mes sabots.

Astres, mon rocher blanc est sourd à vos enquêtes.

Seul je m'ausculte ou je me sculpte,

piliers d'églises et des bois

moi ; vos jambes autour de la croix.

Mer, tes vagues sont ma couronne.

Le pauvre corps est tout l'enfer.

J'ai vu la télégraphie
Chappe

annoncer la guerre et la mort,

depuis j'ai le bras en écharpe

et je suis un nuage d'or.

O vagues ! en expliquant la mer

c'est moi-même que je vilipende,

je la réduis en éprouvette

mon temple en bibelot de toilette.



Vous ne croyez pas ce qu'on dit qu'à
Paris je me dévergonde
Que je scandalise le monde bouilli, sans remords, étourdi
Mais
Vous voyez sur nos amis combien la langue nous démange !
Comme est le cour par trop d'amis tondu, pelé ! et quelles vidanges !
Serait-ce de l'outrecuidance si dans mon humble déchéance je vous demandais souvenance de ma jeunesse laquelle fut vierge : dévouement comme entre deux cierges tout bon vouloir (et non pas tiède, plutôt raide).

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Max Jacob
(1876 - 1944)
 
  Max Jacob - Portrait  
 
Portrait de Max Jacob

Orientation bibliographique / Ouvres

1903
Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904.

Biographie

Il passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani.

Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur

La vie et l'Ouvre de max jacob


Chronologie


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