Max Jacob |
Lorsque pour le repos des serveurs électriques Les restaurants, comme le jour, ferment boutiques. Quand il ne reste plus que les bistrots ouverts Pour préserver au clair de lune le poker Les arbres empereurs square des Batignolles S'étirent, bras vaincus, et dressent leurs coupoles. A l'heure où ce Paris n'est plus pour un avion Que nébuleuse d'or, oufs et constellations (et pour Dieu ? nous sommes cela va sans se dire - même un concierge las d'avoir lu Paris-Soir, Même la fille, statue repeinte de l'Espoir ! - Des gouttelettes d'âmes, un feu blanc dans la cire), Donc quand Paris n'est plus qu'une île effarouchée Les enfants du square ne sont pas encore couchés Et les jeunes bandes sportives sous les hêtres D'adolescents sont assez fiers de ne pas l'être. Alors nous fils de l'Apollon des Batignolles Nous contemplons le lac déformé par les saules Ombre qui s'est vautrée comme mousse dans l'herbe Et les fleurs assemblées dans un songe superbe. Pourquoi ne pas parler aussi des feuilles ? J'en connais de pareilles à de plats portefeuilles Un cour sec monté sur des tiges de choux Escaliers de la nuit, dures comme un destin Sotte abstraite, incomprise, correcte comme les hommes. Ce n'est pas bégonia, c'est plutôt caoutchouc. Je demande au gardien comment cela se nomme « Le jardinier le sait ! quoi ! c'est un nom latin ! » |
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Max Jacob (1876 - 1944) |
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Portrait de Max Jacob | |||||||||
Orientation bibliographique / Ouvres1903 Le Roi Kaboul l et le marmiton Cauwain. Livre de prix pour les écoles (Picard et Kahn), Paris, Librairie d'éducation nationale, 1904. BiographieIl passe toute sa jeunesse à Quimper (Bretagne), puis s'installe à Paris, où il fréquente notamment le quartier de Montmartre et se fait de nombreux amis dont Picasso, qu'il rencontre en 1901, Braque, Matisse, Apollinaire et Modigliani. Juif de naissance, il se convertit au catholicisme. Logeant au 7 de la rue Ravignan, l'image du Christ lui apparaît le 22 septembre 1909 sur le mur La vie et l'Ouvre de max jacobChronologie |
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