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Pierre Corneille |
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Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers ? Mon bras, qu'avec respect toute l'Espagne admire, Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire, Tant de fois affermi le trône de son Roi, Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ? Ô cruel souvenir de ma gloire passée, Ouvre de tant de jours en un jour effacée ! Nouvelle dignité, fatale à mon bonheur, Précipice élevé d'où tombe mon honneur ! Faut-il de votre éclat voir triompher le Comte, Et mourir sans vengeance ou vivre dans la honte ? Comte, sois de mon prince à présent gouverneur : Ce haut rang n'admet point un homme sans honneur Et ton jaloux orgueil, par cet affront insigne, Malgré le choix du Roi, m'en a su rendre indigne. Et toi, de mes exploits glorieux inutile instrument, Mais d'un corps tout de glace inutile ornement, Fer, jadis tant à craindre, et qui dans cette offense M'a servi de parade et non pas de défense, Va, quitte désormais le dernier des humains, Passe, pour me venger, en de meilleures mains. |
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Pierre Corneille (1606 - 1684) |
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Portrait de Pierre Corneille | |||||||||
Biographie / OuvresLe berceau de la famille Corneille est situé à Conches-en-Ouche où les Corneille sont agriculteurs et marchands tanneurs. Le plus lointain ancêtre retrouvé est Robert Corneille, arrière-grand-père du dramaturge, qui possède un atelier de tannerie établi en 1541. ChronologiePierre Corneille naquit à Rouen le 6 juin 1606. |
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