La bibliographie rimbaldienne est considérable. Pour la seule période 1869-1950, dans les 536 pages du premier volume de sa thèse le Mythe de Rimbaud (Genèse du mythe, Paris, Gallimard, 1954 ; rééd. 1968), Étiemblc dénombrait déjà 2 606 livres ou articles, en France ou ailleurs. Pour la période 1968-1990, Yoshimi Yam3guchi, dans un récent numéro « Rimbaud » de la revue japonaise lichiko (n 17, Tokyo, automne 1990;, ne recense pas moins de 94 articles et 202 livres ou numéros spéciaux de revues consacrés en partie ou, le plus souvent, en totalité, à Rimbaud. Les passionnés d'exhaustivité se reporteront à ces bibliographies.
A) Contentons-nous, ici, pour ce qui est des textes mêmes de Rimbaud, outre les premières éditions (de 1873 et de 1886; indiquées dans la préface et reproduites en fac-similé en 1979 par Slatkine Reprints (Genève-Paris;, de signaler les premières éditions critiques de H[enry] de Bouiliane de Lacoste :
Une saison en enfer (Paris, Mercure de France, 1941; ;
Illuminaliims, Painled Plates (id., 1949;.
Les meilleures éditions commentées des Ouvres de Rimbaud actuellement en librairie sont, à notre sens, celle de Suzanne Bernard aux éditions Gantier Frères (Paris, collection « Classiques Garnicr », i960;, revue en 1981, puis en 1983 et 1987, par André Guyaux, et celle de
Jean-Luc Steinmetz aux éditions Flammarion (3 volumes, Paris, collection de poche « GF », 1989).
Enfin, en attendant la paruiion, fin 1991, chez Arléa à Paris, sous la direction d'
Alain Borer, d'une édition chronologique de tous les textes, ouvres ou lettres - Anhur Rimbaud, Ouvre-Vie - , l'édition de la Pléiade (Paris, Gallimard, 1972) est utile, malgré certaines notes d'Antoine Adam, pour les textes rares et les lettres de Rimbaud ou de ses correspondants qu'elle est seule à regrouper.
B) On se reportera également pour le commentaire d'Une saison en enfer et d'Illuminations à :
Margaret Davies, Une saison en enfer d'
Arthur Rimbaud, analyse du texte (Paris, Minard, 1975) ;
Yoshikazu Nakaji, Combat spirituel ou immense dérision ? Essai d'analyse textuelle d'Une saison en enfer [préface de Michel Décaudin] (Paris, José Corti, 1987) ;
Une saison en enfer, texte présenté et commenté par Pierre Brunel (Paris, José Corti, 1987) ;
André Guyaux, Poétique du fragment, essai sur les Illuminations de Rimbaud (Neuchâtel, La Baconnière, coll. « Langages », 1985) ;
Illuminations, texte établi et commenté par André Guyaux (id., 1985).
C) Pour ce qui est de la biographie rimbaldienne, il y a d'abord :
1 - I,es témoignages de ceux qui ont connu Rimbaud ou les siens. Outre de nombreux textes de Verlaine et en attendant la publication intégrale, aux éditions L'Etoile des limites, à Charleville-Mézières, du journal de Vitalie Rimbaud, on pourra lire :
Paterne Berrichon, Jean-Arthur Rimbaud. Le Poêle (1854-1873) (Paris, Mercure de France, 1912 ; rééd. par Slatkine Reprints, Genève-Paris, 1983) ;
Ernest Delahaye, Rimbaud, l'artiste et l'être moral (Paris, Albert Messein, 1923) et Souvenirs familiers à propos de Rimbaud, Verlaine et Nouveau (id., 1925). L'essentiel des deux livres a été repris dans Delahaye témoin de Rimbaud - Textes réunis et commentés par Frédéric Eigeldinger et André Gendre (Neuchâtel, La Baconnière, 1974) ;
Georges Izambard, Rimbaud tel que je l'ai connu - Textes des années 1891 à 1931 réunis et préfacés par H[enry] Bouillane de Lacoste et Pierre Izambard (Paris, Mercure de France, 1947).
2 - Les ouvrages d'Alain Borer, qui ont brillamment attiré l'attention sur le dernier Rimbaud et ses liens profonds avec le(s] premier[s] :
Rxmbauden Abyssinie (Paris, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 1984) ;
Un sieur Rimbaud se disant négociant [avec des ouvres aussi de Philippe Soupauli et Arthur -4ïschbacherl (Paris, Lachenal & Rittcr, 1984 ; repris en partie dans Un sieur Rimbaud : la terre et les pierres, Paris, le Livre de Poche, Bibliothèque des Essais, 1989) ;
Rimbaud d'Arabie (Paris, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 1991).
3 - Les biographies complètes, avec une préférence pour: Pierre Pctitfils, Rimbaud (Paris, Julliard, coll. « Biographie »,
1982) ; Jean-Luc Stcinmetz, Rimbaud - Une question de présence (Paris,
Tallandier, Coll. « Figures de proue », 1991).
D) Enfin, ne pouvant citer les dizaines de bons ou d'excellents essais consacrés à Rimbaud depuis un siècle (par Suzanne Bernard *, Maurice Blanchot,
Yves Bonnefoy,
André Breton, Suzanne Briet, Marcel Coulon,
René Daumal, André Dhôtel, René Étiemblc et Yassu Gauclère, Benjamin Fondane, Pierre Gascar, Roger Gilbcrt-Lecomtc, Robert Goffin, Henri Guillemin, Ciaude-Kdmonde Ma-gny, Gilles Marcotte, Henry Miller, Henri Mondor, Bruce Morris-selte,
Roger Munier, Georges Poulet, Jean-Pierre Richard, Jacques Rivière, André Rolland de Renéville, Enid Starkie, Tzvetan Todorov ou Roger Vailland), conientons-nous de signaler le meilleur de ce qui est paru à la veille et l'année du centenaire de la mort de Rimbaud :
Alain Borer, Rimbaud, l'heure de la fuite (Paris, Gallimard, coll. « Découvertes », 1991) ;
Pierre Brunel, Arthur Rimbaud ou l'éclatant désastre (Scyssel, Champ Vallon, coll. « Champ poétique », 1983 ; rééd. 1991) ;
Michel Butor, Improvisations sur Rimbaud (Paris, La Différence, 1989) ;
Alain Jouffroy, Arthur Rimbaud et lu liberté libre (Paris, éd. du Rocher, coll. « les Infréquentables », 1991) ;
Arthur Rimbaud, Je suis ici dans les Gallas, lettres et textes choisis par Alain Jouffroy (Paris, éd. du Rocher, 1991).
