Arthur Rimbaud est né à Charleville-Mézières (dans les Ardennes) le 20 octobre 1854. Sa mère, Vitalie Cuif, est une femme très autoritaire et son père, Frédéric Rimbaud, est militaire.
En octobre 1862, Rimbaud entre à l'Institut Rossat, une école fréquentée par les enfants de la bourgeoisie de Charleville. En 1865, il entre au collège de Charleville et commence à écrire. En 1870, il se lie d'amitié avec Georges Izambard, son professeur de rhétorique. C'est lui qui lui fait découvrir Rabelais,
Victor Hugo et
Théodore de Banville. Au mois d'août de la même année, Rimbaud part pour Paris sans y être autorisé (alors que la France et la Prusse sont entrées en guerre) et il est incarcéré à la prison de Mazas. Son professeur Izambard parvient à le faire libérer.
Il naît à Charleville le 20 octobre 1854, meurt à Marseille le 10 novembre 1891 : l'auteur d'Une saison en enfer n'aura vécu que trente-sept automnes. Dès son enfance, Arthur Rimbaud étonne ses maîtres par son intelligence brillante, et ses dons pour l'étude, mais aussi par son caractère fantasque, et instable. Lui qui se lie avec les gamins des rues, au grand dam de sa mère (le père a quitté le domicile conjugal) est capable, à 14 ans, de rédiger en latin un poème de 60 vers envoyé au fils de Napoléon III. La guerre de 1870 le rend, lui le fils d'un capitaine qui a conquis l'Algérie dans les armées de Bugcaud, antimilitariste.
Commencent les premières fugues, et la rédaction de fulgurants poèmes. L'élève de rhétorique, promis à un bel avenir universitaire entre en pleine révolte, vit comme un voyou, écrit « Mort à Dieu » sur les murs.
En septembre 71, il rencontre Verlaine, lequel, à 26 ans, vient de renoncer à ses débauches et de se marier. Verlaine, qui a lu ses poèmes, lui a envoyé l'argent pour faire le voyage jusqu'à Paris. Leur liaison tumultueuse fait scandale dans les cafés parisiens où Arthur Rimbaud, ivre comme Verlaine, qui a recommencé à boire et a quitté le domicile conjugal, insulte les écrivains et lève son verre aux victimes de la Commune. Ils partent en Belgique, puis à Londres.
Le 10 juillet 1873, Verlaine, ivre, blesse Rimbaud au bras d'un coup de pistolet parce qu'il ne veut plus partager avec lui son errance. Verlaine est condamné à la prison. Deux mois plus tard Rimbaud publie, à compte d'auteur. Une saison en enfer. Il croit, avec cette dramatique confession, accéder à la gloire. L'accueil est glacial.
Découragé, après un séjour à Londres avec le poète
Germain Nouveau, où il achève Les Illuminations, il renonce à la littérature. Il n'a que 19 ans, rêve d'aventure et entreprend de parcourir l'Europe à pied, en vagabond. En 1876, il s'engage dans l'armée hollandaise, pour déserter au bout de trois semaines, voyage en Scandinavie, en Italie... Il n'écrit plus. Le poète est mort. Il a revu Verlaine en mars 1875, à Stuttgart où, pendant quelques mois, il a été précepteur. Ils se battent. Séparation définitive. Ils ne se verront plus.
En 1878, c'est l'appel du Sud. Voilà Rimbaud le vagabond chef de chantier à Chypre. Puis, en 1880, après une attaque de typhoïde, commerçant en Ethiopie, à Aden... Tour à tour trafiquant d'armes, exportateur de café, photographe, explorateur... L'enfant impertinent est devenu un homme austère, au visage émacié, au regard profond marqué par ses échecs successifs. Des créanciers le poursuivent ; personne, en France, ne daigne publier ses notes de voyage... Lui que la seule évocation des diplômes, lors de son adolescence, faisait fuir a appris l'arabe, (son père, lors de son séjour en Algérie, avait traduit le Coran), l'hindoustani, le russe, outre les langues de tous les pays qu'il a visités ; il voudrait passer son baccalauréat, faire Polytechnique, rattraper le temps perdu... Ses Illuminations ont été publiées à son insu, en 1886, grâce à Verlaine.
Atteint d'une tumeur au genou, il doit rentrer en France, en février 1891, afin de se faire amputer. Retour trop tardif du fils prodigue à Charlev.ille. Il est condamné. Son agonie est longue et douloureuse. Sa sour Isabelle l'assiste, et tente de le convertir. Le blasphémateur se met à croire en Dieu, accepte les sacrements. Il veut mourir en Ethiopie, pays où il a trouvé la sérénité. Mais les forces lui manquent. Il n'ira pas au-delà de Marseille. Son dernier message est adressé au directeur des Messageries Maritimes : « Dites-moi à quelle heure je dois être transporté à bord »...
Verlaine, qui vit à Paris dans la misère, de cabarets en hôpitaux, apprend par la presse la mort de celui qu'il appelait « l'homme aux semelles de vent ». Il est bouleversé : « Son souvenir est un soleil qui flambe en moi et ne veut pas s'éteindre ». Il lui survivra cinq ans.
